Si vous n'avez pas envie de perdre votre temps à lire le récit, voici en DIAPORAMA mon périple de cet après-midi du vendredi 19 septembre 2014 dont je me rappellerai longtemps. Plus une  VIDEO de l'orage de grêle près de Chinon.
Plus la VIDEO des orages de la soirée et début de nuit, la VIDEO d'un tuba, et enfin la VIDEO d'une trombe de grêle.
Et je termine avec une VIDEO accélérée du ciel à la tombée de la nuit.

Long, très long récit pour raconter cette journée mémorable, que je n'avais pas encore vécue comme telle.
J'avais raté l'orage de la nuit qui était passé vers 4h ; à mon avis, il ne devait pas être bruyant pour que je ne l'ai pas entendu (et je n'avais pas mis la radio en plus).
Il s'était formé juste un peu plus au sud, niveau Bressuire, et passait au nord-ouest de ma ville. Et c'est une fois passé qu'il donnait toute sa puissance dans le 49 et le 37. Chez moi, je n'ai eu que quelques gouttes ; c'est tout.

Un peu vexé sur ce coup-là, je me dis qu'aujourd'hui, si orage il doit y avoir, je me devais de ne point le rater.
La matinée fut belle, simplement nuageuse jusqu'en début d'après-midi. Sur le sat, je voyais que c'était très calme sur l'ouest, les nuages s'évacuant vers le nord ; aucun écho pluie et foudre n'était visible.
Je doutais fortement qu'il se passe quelque-chose cet après-midi. Pourtant, comme les autres jours, nous étions encore en vigi orange sur Kéraunos pour violents orages avec grêle.
Un passionné du département avait bien aussi écrit sur le forum que de forts orages se produiraient sur le nord du département (où je suis).
Tout ce qui suit s'est passé dans un quadrilatère allant de Beuxes (86) à La Roche-Clermault, Champigny (37) et Ceaux (86) (circuit que j'ai emprunté). D'autres secteurs périphériques y ont peut-être eu droit aussi.

Vers 15h, je décide de prendre l'air en me dirigeant vers nulle part. Et là, je vois un congestus en formation juste au-dessus de la ville. Allez zou, vers le manoir du côté de la Roche-Clermault, près de Marçay.
Mais quelle idée d'être allé se jeter dans la gueule du loup ?
Bof, de toutes façons, les éclairs n'étaient que des flashs, et encore, quand je les voyais.
Arrivé sur place, les premiers coups de tonnerre résonnent et un rideau de pluie se montre sous le désormais cb d'orage. Bien qu'il passera juste devant moi en contre-bas, je ne serais pas à l'abri, car un autre congestus se trouve juste à sa gauche (pour ma pomme).

Ca a commencé doucettement ; premières gouttes d'eau assez grosses tombant sans vent. En contre-bas, c'est déjà tout brouillé, signe que ça y dégringole bien. "Toc", puis un autre, et encore un autre. Mince des grêlons, et des beaux qui atteignaient pour certains le centimètre de diamètre. Placé le long d'un muret sous un cerisier, je me sentais en sécurité car le vent venait derrière. Extrait :

Très vite, l'intensité pluie et grêle s'est accentuée, et le tonnerre était de plus en plus couvert par le fracas sur la voiture. Bien que j'avais installé le détecteur sur le reflex, je n'ai eu aucun impact ; et pour cause, dans toute la durée de l'après-midi, hormis 2-3 beaux impacts, ce n'était que des flashs quand je voyais quelque-chose.
L'orage, le premier d'une série de 3 au moins, se trouvait, par étalement, juste au-dessus de moi. Jamais je n'aurais imaginé ça en me rendant là une heure avant.

Plus ça allait, plus les grêlons grossissaient ; les 2cm étaient atteints généralement et quelques 3cm étaient noyés dans le lot (l'eau). Plus question de rester à filmer sous le haillon de la voiture quand les 3cm sont entrés en action. Hop, tout le matériel à l'intérieur et moi avec. courageux mais point trop n'en faut dans certaines conditions.
Et là, c'était dantesque avec le fracas assourdissant que faisait l'ensemble de cet orage. Pourvu que les vitres tiennent.
Et ça a duré longtemps en plus, au moins 20 bonnes minutes uniquement pour la grêle, bien plus sinon pour la totalité.
Pour tout dire, je me trouvais sous une supercellule statique. Je m'en suis aperçu alors que je me retournais dans la voiture pour observer l'état du ciel vers le nord, puisque j'étais orienté sud.

Quand ça se fut calmé, j'ai repris la route en direction de Marçay pour rejoindre Beuxes ; il fallait faire gaffe sur la route à cause des accumulations d'eau dont on ne voyait pas quelle épaisseur il y avait.
Arrivé à Beuxes, visiblement, la grêle s'y est bien abattue là aussi. Je me dirige ensuite vers le silo pour revenir sur Marçay. J'ai été obligé de m'arrêter le long d'une haie à cause d'un 2è orage de grêle ; mais si les grêlons étaient moins gros et moins nombreux (ouf), le vent lui, fut violent, balançant des branches mortes sur la route ; l'une d'elle est tombée juste devant moi, à 5m environ.
Je reprends ma balade mon périple jusqu'à Marçay lors de l'accalmie. Arrivé au bas de la ligne de crête, je me prends l'arrière de l'orage avec des trombes d'eau et par moments des "toc" forts. Au bas de la route avant de monter sur les crêtes, je m'arrête car le soleil, réapparu, m'offre un bel arc-en-ciel.

Direction maintenant Ligré. Houlà, je ne sais pas si c'était une si bonne idée. Arrivé au silo (oui encore un, il y en a pas mal par là), j'entends à nouveau des "tocs" et je vois les grêlons s'écraser sur la route. Je me gare alors le long d'un hanger bordé de noyers (au moins, ils atténueront la chute des grêlons (s'il reste des feuilles).
Et là, ce fut, comment dire, l'apothéose en matière de taille ; les plus gros de l'après-midi et que je n'avais encore jamais vu de ma vie. Je suis resté là pendant un quart d'heure alors que le soleil était revenu, l'arc-en-ciel aussi, et que je voyais devant moi le rideau blanc opaque qui me faisait dire que j'ai peut-être bien fait de m'arrêter avant. Moment spectaculaire.

Et pour cause.
L'orage est passé. Je prends des photos et vidéos pour la "postérité". Certains grêlons, dans le creux de ma main, sont aussi larges que le majeur et l'annulaire (j'ai mesuré chez moi voir ce que ça représente) ; soit 4cm. Photos à l'appui.
Puis je roule vers Ligré. Spectacle de désolation comme je pouvais m'y attendre, notamment dans le village même qui se trouve dans une cuvette. Tout ce qui dégringolait des collines se rassemblait là.

Alors qu'il faisait 28°5 au thermo voiture avant le premier orage, qu'il en faisait peut-ête 20 à 22° après, lors de la traversée du village, j'avais seulement 11°5. La différence se traduisait par une brume comme celle que l'on voit parfois le matin, à la fraîche, dans nos campagnes.
La station de MF y a relevé 52mm d'eau pour la totalité de l'après-midi, mais 45mm rien que pour l'orage-ci.

Mais ma route ne s'arrêtait pas là, je rejoins Champigny-s/Veude en passant par Rivière ; s'il a plu à cet endroit, il n'est quasiment rien tombé avant d'arriver à Champigny, mais retour des routes humides dans le village et après, en se dirigeant vers Ceaux.
Et c'est là qu'un nouvel orage se prépare.
J'avais remarqué un petit cb isolé pas très loin de Ceaux (86), alors je me suis rendu là-bas (c'était sur mon chemin de toutes façons). Je me suis arrêté à côté d'un abri bus. Comme pour les autres orages, les intras étaient nombreux et impossible à prendre en photos ; en vidéo, ça se traduit pour une simple lueur ou trame blanche.
Ce petit cb s'était entre-temps bien développé et un autre était en construction sur sa gauche, au-dessus du village même.
Je me disais qu'il allait peut-être bien dérouillé comme Ligré.

Et c'est ce qui s'est passé vers 19h (d'après les dires d'un habitant). Encore un déluge d'eau et de grêle avec, presque comme à chaque fois, le vent d'abord d'est, passe au nord-ouest, puis sud-ouest pour revenir à l'est à la fin de l'orage, faisant ainsi un mouvement giratoire comme pour symboliser le mouvement rotatif des supercellules.

Avec le coucher du soleil qui approchait, le ciel avait une allure splendide, rendant les reliefs des nuages très contrastés en formes comme en couleurs. Je me suis pris une bonne nuée et encore quelques grêlons, mais je suis reparti avant l'arrivée de la forte grêle. Je me suis déplacé à la sortie sud du village et de là, j'ai pu très bien voir la structure de cette nouvelle cellule.
C'est d'ailleurs incroyable la vitesse à laquelle toutes ces nuées orageuses se forment en si peu de temps.

Je la laisse poursuivre son chemin tout en s'amenuisant comme les autres. Elles sont quasi stationnaires et se vident sur place, d'où les excédents qu'on relève ici mais pas là, pourtant si proche.
J'arrive à Sammarçolles et là, je suis le dernier orage de l'après-midi (pour moi du moins). Avec la nuit naissante, les éclairs intras étaient bien plus visibles, notamment pour la vidéo. Et avec un arc-en-ciel, c'est encore plus beau, et si rare.
Et en prime, j'ai pu observé la formation d'un tuba qui fut peu durable à mon goût, dommage.

Vers 20h30, je décide à regrets de rentrer chez moi ; j'aurais bien voulu continuer à filmer mais j'avais faim, et il me fallait tout fermer chez moi. En même temps, je ne savais pas du tout ce qu'il était tombé sur la ville. y a-t-il eu aussi de la grêle ? Et si oui, a-t-elle cassée quelques vitres de mon avancée de toit.
Ouf, non ! Il n'est tombé que 3,5mm d'une averse en soirée, et il n'y a pas eu de grêle (cam d'obs faisant foi).

Voilà un long récit mais il y avait pas mal de choses à raconter. Il est possible que je fasse quelques rajouts dans les jours à venir.

Conséquences des orages :
ravinements,
inondations routes et champs,
ammoncellement de grêlons
feuilles et branches sur la route. Etc...

Quelques anecdotes :
grêlon sur la tête : alors que j'allais ouvrir le haillon de la voiture, je reçois l'un des premier gros grêlons (3cm) alors que je n'avais pas mis ma casquette ; ça m'a fait un petit choc surprenant.

perte des clés, vitre ouverte : lors du premier gros orage de grêle et de la plus forte intensité, dans une certaine précipitation, je prends mes affaires et vais m'assoir dans la voiture. j'avais laissé la vitre passager ouverte. La grêle était rentrée dedans. Quand j'ai voulu mettre le moteur en route pour remonter ma vitre, je ne trouve plus mes clés. Petit affolement ; je ressors, des fois qu'elles seraient tombées par terre. je reçois des tonnes d'eau et de grêle, je suis trempé. Je ne les trouve pas dans le coffre non plus, et reviens dans la voiture, mettre un vêtement pour colmater la "brêche". Ca m'a permis de patienter, le temps que ça se calme. Puis, je ressors, ne trouve toujours rien, puis re-rentre et regarde sous les sièges, des fois que... Et elles étaient là, entre les 2 sièges avant. Soulagement.
Bien vite, je referme la vitre, un peu tard, car les sièges et toutes les affaires ont pris un peu l'eau, et il y a encore des grêlons qui traînent.

vitre ouverte et éclaboussures : il m'arrive de prendre une photo lorsque je me déplace d'un point à un autre. Je m'arrête 2 secondes, j'ouvre la vitre (de mon côté cette fois-ci), je prends la photo et je repars.
J'arrive à Ligré ; la route est inondée. Une voiture arrive en face de moi et fonce dans la flaque, provoquant une gigantesque vague d'eau jaunâtre (du genre des vagues de tempêtes, si vous voyez). Voiture aspergée et... moi avec ; j'avais oublié de refermer la vitre. A nouveau, de l'eau dans la voiture, et cette fois, pas de la propre.

impacts sur la carrosserie : Je parlais de grêlons de 3 à 4cm ; le lendemain matin, j'inspecte la carrosserie pour voir s'il y a des traces. Et il y en a, visibles sur le toit et le capot. Ce n'est pas flagrant de prime-abord, mais en y regardant de près, on voit quelques très légers renfoncements de la tôle. Le principal, c'est qu'aucune vitre n'ait pris un choc.